Etude sur les facteurs d'inégalité à l'issue de parcours sup' en 2022

La saison Parcours Sup est lancée.

... et les données des années précédentes sont disponibles en open data !

C'est l'occasion de revenir sur les proportions de filles, boursiers et provinciaux parmi les effectifs de huit prépas scientifiques franciliennes dont les résultats aux concours les placent chaque année en tête des classements.

1. Les provinciaux

J'étais revenu sur les statistiques d'intégration à l'Ecole Polytechnique selon l'origine géographique dans un précédent post. On avait vu que la part d'admis issus de classes préparatoires provinciales n'avait eu de cesse de chuter ces vingt dernières années.

Une remarque pertinente consistait à dire qu'il convenait plutôt de s'intéresser à l'académie de passage du bac pour évaluer les proportions de provinciaux parmi les promotions, beaucoup d'entre eux intégrant des classes préparatoires franciliennes. Force est de constater que l'équilibre est loin d'être respecté. Seuls Ginette et Louis-Le-Grand franchissent les 40% sur ce critère.

La distribution postérieure s'en retrouve affectée : plus de la moitié des provinciaux recensés sur ces huit lycées étudient à Sainte-Geneviève ou Saint-Louis.

2. Les filles

Sur ce critère, les résultats sont plus homogènes : entre 25 et 30% à peu près partout, Saint-Louis en tête avec 37%. Ces proportions sont en phase avec les objectifs formulés par plusieurs grandes écoles, qui déplorent une féminisation inférieure de dix à quinze points dans leurs promotions.

La distribution postérieure montre une domination de Saint-Louis, essentiellement due aux volumes de leurs promotions (deux fois plus nombreuses que Stanislas notamment).

3. Les boursiers

On trouve cette fois-ci des taux bien plus faibles du côté des prépas privées (moins de 2% à Stanislas, 3% à Ginette), qu'il faudra mettre en regard de la proportion de boursiers parmi les candidats. Henri IV figure en tête sur ce critère avec 12% d'effectifs boursiers (néo-bacheliers).

Sur ce critère, les objectifs formulés par les grandes écoles d'accroître la part de boursiers dans les promotions ne pourront pas être atteints sans d'abord favoriser leur accès à la prépa, et l'attribution de points supplémentaires aux concours ne mènera pas seule à des résultats suffisants et équitables. Sur ce débat, reconnaissons néanmoins qu'une telle mesure n'est pas de nature à bouleverser les classements au vu des effectifs concernés.