SIGEM 2022 : des mouvements confirmés

Les données SIGEM des désistements croisés consistent à comparer les écoles deux à deux selon le choix d'intégration des doubles-admis. Or, le classement qui résulte de ces données est plutôt insatisfaisant car il ne compare que les écoles une à une et non ensemble.

L'algorithme Elo pour départager les écoles entre elles.

DAUR a utilisé une méthode de classement éprouvée et célèbre pour les joueurs d'échecs, le classement Elo. Cet algorithme permet de générer un classement à partir de matchs entre deux joueurs. Pour l'appliquer, les matchs entre deux écoles sont illustrés par les choix des doubles-admis. Ainsi, pour évaluer les écoles entre elles, en tenant compte de toutes les données, la matrice originale a été transformée en une liste de matchs (environ 25 000 par an) et ces matchs ont été joués (aléatoirement) année par année dans cet algorithme Elo qui accorde des points en fonction de la probabilité initiale de victoire. DAUR met à jour son classement avec les données 2022 de SIGEM et y ajoute une régression pour estimer le résultat de 2020, non publié par l'organisme.

Les tendances observées en 2021 se confirment.

En effet, le passage de l'EDHEC devant l'emlyon entre 2019 et 2021, seul mouvement observé dans le top 5 des écoles de commerce (hors ENS Paris-Saclay et ENSAE Paris), se confirme dans l'édition 2022 avec une EDHEC qui distance de près de 400 points l'emlyon et se rapproche du top 3 à 600 points de l'ESCP.

L'ascension de SKEMA est l'autre tendance qui se confirme sur cette session. Avec 1 698 points, l'école se rapproche de la barre des 2 000 points, niveau de Audencia en 2010, sixième incontestée à l'époque. A l'inverse, GEM poursuit un cycle descendant, amorcé en 2016, se faisant dépasser de 116 points par NEOMA.

La sélectivité, un autre niveau d'analyse.

En l'absence de données directement liées à la sélectivité fournies par SIGEM (e.g. un équivalent des désistements croisés mais avec les admissions), DAUR propose cette année une méthode approchée pour déterminer la sélectivité des écoles du SIGEM. Pour cela, nous prenons les écoles une par une dans l'ordre d'attractivité et nous passons les élèves un par un avec la probabilité de désistement. Ainsi, on obtient le rang moyen des élèves qui rentrent dans l'école. Ce qui favorise notamment les écoles qui recrutent moins d'élèves.

En effet, le classement n'est pas très différent de celui de l'attractivité, hormis pour l'ENS Paris-Saclay avec seulement 5 places sur SIGEM et l'ENSAE Paris (14 places), qui gagnent respectivement 2 et 1 places, surclassant ainsi l'ESCP et l'ESSEC.